Faire un tirage de yi king n’est pas compliqué. Toutefois, un débutant peut s’interroger sur la marche à suivre, le niveau de détente requis pour un bon tirage, la cohérence des traductions d’un livre à l’autre, voire se poser des questions sur la probabilité des réponses en fonction de la méthode de tirage.
Nous reprenons quelques points soulevés par des lecteurs du site pour débuter plus facilement.
Baguettes d'achillée ou pièces de monnaie ?
Hier j’ai fait mon premier tirage avec des baguettes de bambou et je m’interroge sur cette méthode. On met souvent en avant le fait que cela améliore la concentration mais je pense que j’étais plus en harmonie avec les pièces, mon esprit n’étant pas occupé à compter (quatre, quatre, quatre, …).
Une remarque simple et basique pour commencer : quand on découvre un nouveau processus, il y a un temps d’apprentissage et de familiarisation inévitable autant que nécessaire.
C’est quand nous n’avons plus de doute sur la marche à suivre que nous pouvons laisser notre esprit s’absorber dans autre chose que les consignes de manipulation. Dans le cas des baguettes de yi jing, c’est quand nous nous sentons en confiance avec le support que nous pouvons garder l’esprit concentré sur la question à poser.
Voilà ma suggestion : entraînez-vous à faire des tirages avec les baguettes d’achillée sans poser de question, simplement pour vous familiariser avec la méthode.
Quand vous vous sentirez à l’aise et que vous n’aurez plus besoin de vous reporter à vos notes, vous saurez que vous êtes prêt.
La grande question des probabilités
D’autre part il semblerait que la probabilité d’avoir des traits mutants ne soit pas identique dans les deux méthodes, l’utilisation des pièces ayant une répartition plus « équilibrée ».
C’est un débat statistique possible et qui a fait l’objet de recherches au fil des années. mais cela doit-il réellement nous préoccuper ?
Dans une vision asiatique de la réalité et de l’univers, c’est une question sans fondement : classiquement on considère que le tao nous porte les uns et les autres à adopter l’outil qui nous est utile à un moment donné.
De ce point de vue, un tirage de yi king n’est pas un problème de probabilité mais d’affinité avec l’univers. Il est donc acquis qu’à un moment donné nous utilisons une méthode de tirage avec toutes ses particularités (probabilités, temps, concentration requise) et qu’elle nous fournira la réponse dont nous avons besoin ou qui nous est utile à ce moment-là.
La question se pose d’un point de vue intellectuel et rationnel. Or quand nous nous tournons vers le yi king pour interroger l’univers, nous nous tournons vers un espace, une dimension qui déborde ce cadre. La variation semble triviale plus tard, qu’on se heurte aux mystères de l’interprétation.
Existe-t-il un livre de commentaires parfait ?
J’ai voulu « comparer » les textes pour l’hexagramme 45, qui était ma réponse, dans différents ouvrages et je dois avouer que je me suis perdu … entre les versions de Cyrille Javary que j’utilise habituellement, le Wilhelm que je trouve d’une autre époque, le livre de Nathalie Chasseriau qui me semble trop synthétique, celle de Charles de Harlez dont personne ne parle et ma dernière acquisition de Carol K. Anthony et Hanna Moog qui m’apparait très « psy ».(...)
Bref abondance de biens, pourtant il me faut bien consulter ces ouvrages pour me faire une idée et trouver les outils qui me conviennent. Mais peut-être faut-il le faire sans avoir de question, entrer dans chaque volume et écouter les échos qu’il déclenche ?
Je pense qu’effectivement il faut dissocier les phases d’étude de celles du questionnement. Du moins tant que vous n’aurez pas trouvé d’ouvrages à votre main.
Le Wilhelm est certainement un peu daté. Certains ont sauté à pieds joints sur les reins de l’auteur, noyant énergiquement les très nombreuses perles inspirées qu’il recèle sous un flot d’arguments parfois contestables et parfois justifiés.
Il m’est arrivé aussi de pester en le parcourant mais c’est un livre que j’ai beaucoup recommandé à nos élèves ou mes clients car il brille d’une lumière intérieure rare. Je me sens toujours touchée de voir certains d’entre eux s’y référer régulièrement alors qu’ils y étaient initialement allergiques.
Il y a dans le Wilhelm une connexion au sacré qui nourrit son homme, même si la forme et le cadre de référence de l’auteur peuvent entraver notre compréhension. Cela demande au lecteur un effort d’adaptation, mais cet effort est largement payé en retour par l’inspiration qu’il nous donne.
Vous avez raison de dire « un tirage de yi jing n’est pas un problème de probabilités mais d’affinité avec l’univers » et l’on sent bien qu’ on obtiendra un yang mutant pour un trait si c’est le bon chemin. Mais pour le moment j’ai cette idée en tête que la répartition avec les pièces semble plus équilibrée et donc plus en phase avec le Tao. Je me sens aussi plus en confiance avec ce support pour les raisons d’apprentissage que vous évoquez. Dois-je au gré des situations utiliser l’une ou l’autre des méthodes pour progresser dans l’utilisation des baguettes ?
Pour les phases de questionnement je vais donc utiliser un ouvrage de base et un ouvrage en complément. Pour mon dernier tirage j’ai eu l’impression que de la « confrontation » de deux versions a jailli ma vision des choses.
Pour mes moments d’étude je découvrirais les autres ouvrages mais je me rends compte qu’il faut avant toute chose que j’explore ce site de manière plus approfondie.
Dans « Le sens originel du Livre des mutations » Kerson et Rosemary Huang nomme l’hexagramme 45 : la maladie. Je ne comprends pas cet écart d’interprétation car cet hexagramme est souvent associé à la notion de réunion, de rassemblement. Auriez-vous une explication car cela me perturbe ?
Ce qui me botte particulièrement dans vos messages, outre l’intérêt enthousiaste que vous manifestez pour le yi jing, c’est qu’il me fournit quelques idées de billets ou d’articles. A suivre donc en une, puis en seconde, etc.
Alors une autre question pour vous être agréable et susciter de nombreux articles :
Concernant « Le tirage de yi jing d’une journée comme une autre », comment avez-vous procéder pour la question (aucune l’esprit libre, une formulation générique, autre chose) ?
Je découvre dans cet article qu’outre l’hexagramme de perspective, on peut examiner des hexagrammes « intermédiaires » à partir des traits mutants. Conseillez-vous au débutant d’utiliser ces données ?