Le feng shui relie l’homme à son environnement.
L’environnement – jusqu’à une centaine de km – nourrit littéralement le terrain qui nourrit la maison qui nourrit ceux qui vivent à l’intérieur. De la quantité et de la qualité de cette nourriture dépend ce qui peut advenir concrètement dans la vie de chacun des habitants. S’il y a un maillon faible dans cette chaine qui va de l’extérieur lointain à l’habitant, cela impacte directement la vie de celui-ci.
Le feng shui est en premier lieu un modèle qui permet de comprendre cette chaine et les différents types d’impacts qu’elle a sur les individus. Ainsi, quand on doit choisir un terrain et placer sa maison dessus, on peut le faire en accord avec ce que le lieu peut fournir de meilleur.
De plus, chaque lieu raconte une histoire différente. Si on considère un lieu comme un véhicule susceptible de nous amener quelque part dans la vie, il est très important de choisir un lieu dont l’histoire est proche de celle qu’on veut vivre. Si on sait décoder ce chemin proposé et s’il nous convient, il y a un accord entre le lieu et l’homme. Le lieu soutient l’homme et l’homme est heureux de ce soutien et ne vient pas perturber la nature. C’est écologique.
Si au contraire l’homme s’installe dans un lieu qui raconte une histoire différente de celle qu’il souhaite vivre, il rencontrera des difficultés. Frustration. La perception déformée de la réalité qui l’entoure le conduit à poser des actes qui ne sont pas justes et viennent à leur tour déformer la nature pour la plier à ses désirs. Justesse de l’esprit (l’intérieur de soi) et justesse de la nature (l’extérieur de soi) vont de pair.
Enfin, les histoires ne durent pas éternellement. Une fois parvenu à destination, il faut choisir un nouveau chemin, sans quoi la vie s’arrête. La nature se renouvelle sans cesse et nous pousse à ne pas rester statiques. Voila pourquoi les Maîtres de feng shui parcouraient autrefois les campagnes à la recherche des sites appropriés aux projets de leurs clients, simples particuliers ou empereurs.
Il est tellement plus facile de suivre le cours des choses que d’essayer de les transformer. Même la physique classique enseigne cela. Cela s’appelle l’entropie. Chaque fois que l’on modifie un système pour obtenir un effet, on perd une partie de l’énergie, on introduit de l’incohérence.
Exemple : la maison orientée plein sud
Il est des glissements pernicieux de l’écologie à l’économie. Avec la maison passive, voire la maison positive, apparaît un nouveau risque de concentrer tous nos efforts sur un seul critère : les économies d’énergie. Parmi les critères apparus ces dernières années, il y a l’orientation de la maison dont certains experts du bâtiment disent qu’elle doit être plein sud afin de récupérer un maximum de la chaleur du soleil, avec une entrée ailleurs que sur cette façade pour ne pas perdre cette bonne chaleur.
Il n’y a pas de règle générale en feng shui, donc il est impossible de dire dans l’absolu si une maison orientée plein sud sera bonne ou non. Mais il ne faut pas passer d’un extrême à l’autre et sous prétexte d’économiser de l’énergie, proposer peut-être aux habitants une vie à problèmes.
La façade principale et la porte d’entrée sont des critères déterminants dans la façon dont la maison se nourrit de son environnement. Cette nourriture joue sur des plans bien différents de ceux que nous sommes accoutumés à traiter, comme la chaleur. Le but d’une maison n’est pas de fabriquer de l’électricité pour la revendre à EDF, mais d’aider les habitants à se réaliser au mieux de ce que l’environnement permet. Le monde des apparences est plein de pièges.