Le feng shui traditionnel

Le feng shui traditionnel est composé d’un ensemble de méthodes que l’on appelle souvent des écoles. Chacune vise un but particulier et couvre un pan spécifique du savoir — plus focalisé sur le temps, sur l’espace, … Certaines techniques sont simples à mettre en œuvre, et d’autres plus complexes.

Le feng shui traditionnel n’a rien à voir avec les huit aspirations qui sont une approche simplifiée, pour ne pas dire simpliste, exposée dans de nombreux ouvrages grand public depuis le début des années 2000.

Les écoles de feng shui

San he, San yuan, étoiles volantes, Ba zhai (8 palais), école de la forme, école de la boussole, … les appellations fourmillent mais que recouvrent-elles en réalité ? Lesquelles font partie du feng shui traditionnel ?

Les écoles traditionnelles

Ce qui les caractérise :

  • Un savoir qui se transmet depuis des siècles,
  • Des méthodes qui sont utilisées activement et ont fait leurs preuves en matière de résultats.

La longue histoire du feng shui a favorisé l’apparition de nombreuses écoles dont la légitimité est parfois discutable et souvent disputée. Les écoles traditionnelles sont les suivantes :

Il n’y a pas d’opposition entre ces quatre écoles traditionnelles mais plutôt une complémentarité. Nous vous les présentons ci-dessous.

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L'école Ba zhai

Ba zhai signifie littéralement les 8 palais. Le ba zhai est simple et c’est la raison pour laquelle les enseignements démarrent souvent par ce modèle qui permet de se familiariser avec des principes de base.

En ba zhai, le qi est analysé est celui associé à un emplacement et à une direction. On analyse la manière dont chaque individu répond à cette impulsion. Comment le qi va-t-il booster ou au contraire freiner celui qui le reçoit ?

Seul l’espace est pris en compte, la dimension temporelle n’apparaît pas. C’est ce qui rend cette approche du feng shui traditionnel si accessible à un débutant.

L'école San he : étude de la forme, xing qi 形氣

Le San He, littéralement les trois harmonies, est l’une des approches très anciennes du feng shui traditionnel. Le San He est un corpus de savoirs et de théories multiples qui permet d’analyser les différents composants d’un environnement : comment un site recueille-t-il le qi ?  Quelle est la qualité de ce qi ? A quelles activités est-il le plus favorable ? Comment disposer un bâtiment sur un terrain ou dans une ville pour profiter au maximum du bassin énergétique quand il est favorable ? Et bien d’autres choses encore.

Le San He est utilisé pour la construction de lieux d’activités (résidences particulières, lieux commerciaux, espaces publics), ce que l’on appelle le yang feng shui ou yang zhai. Mais il est aussi traditionnellement utilisé en Asie pour les sépultures, c’est ce que l’on appelle le yin feng shui, yin zhai.

Les méthodes de feng shui du San He sont nombreuses, parfois incompatibles entre elles. Il faut plusieurs années d’apprentissage pour en comprendre les subtilités et construire une pratique efficace. De nombreuses formules de prospérité et de santé sont inclues dans le San He.

L'école San yuan : étude de la non-forme li qi 理氣

San yuan signifie littéralement les trois époques. C’est dire si, dans cette école de feng shui traditionnel, cet ensemble de méthodes et de théories, le temps prend une place prédominante dans l’analyse. C’est une approche plus abstraite et mathématique dont une composante s’appelle les étoiles volantes.

Comme pour le San he, on analyse les composants de l’environnement extérieur, relativement à un bâtiment : la position des montagnes (ou des immeubles en ville), la circulation de l’eau (les routes en environnement urbain), les bassins qui se créent, etc.

Un point important toutefois réside en l’analyse précise de la qualité de ces qi à un moment donné. Souvenez-vous que le qi est dynamique : ses qualités peuvent varier dans le temps suivant des mailles variables : quelques années, quelques décennies ou même quelques siècles. Est-ce que ce nous construisons aujourd’hui continuera dans le temps de nous soutenir ? Nos descendants en tireront-ils le même parti que nous ?

Comme pour le San He, c’est un apprentissage assez long mais passionnant. Et on trouve là aussi de nombreuses formules de prospérité et de santé.

L'école Xuan kong

Le xuang kong est en quelque sorte le Saint-Graal du feng shui car à l’intérieur de ce grand ensemble qui déborde même le cadre du feng shui on trouve une utilisation très fine des étoiles volantes indispensable pour obtenir des diagnostics fiables de ce qu’il se passe maintenant dans un lieu et de proposer ensuite des actions concrètes. C’est ici que le li , ce qui s’obtient uniquement par le calcul, atteint son plus haut point.

Le san yuan fait aussi usage des étoiles volantes, mais bien plus tardivement et de façon plus grossière. Quand aux autres techniques, elles sont relativement a-temporelles. Elles peuvent dire si il y a beaucoup ou pas d’énergie dans un lieu du fait de son environnement, mais elles ne peuvent pas dire si on peut en profiter maintenant ou pas, voire si cette énergie ne se retourne pas contre nous.

Le xuan kong est donc incontournable.

École de la boussole, école de la forme

Le terme École de la forme désigne un art très ancien qui consiste à lire les formes de l’environnement pour connaître ses qualités et son impact : forme des montagnes, disposition des courants d’eau, détection d’espaces chargés de qi, qualité du sol. Apanage des maîtres confirmés, ce savoir est généralement inclus dans le San he. Certains éléments superficiels de cette pratique sont souvent présentés dans les ouvrages grand public mais c’est un savoir en réalité beaucoup plus étendu et plus profond.

Mais on trouve généralement en occident la dénomination École de la forme associée à des approches beaucoup plus farfelues, consistant à placer par exemple un nord symbolique sur la porte d’entrée. On trouve même un feng shui de l’intention ! Certaines que des bonnes …

Enfin, le Feng shui de la forme est parfois rattachée aux 4 animaux mythiques, laissant croire que le feng shui est excellent si ces 4 animaux sont présents, ce qui faux. On veut parfois une tortue derrière, mais aussi parfois une tortue devant. A partir du moment où une règle est énoncée en feng shui applicable à tous les cas de figure, vous pouvez être sur qu’elle est fausse.

ecole-de-la-forme-ecole-de-la-boussole

Le terme École de la boussole, souvent accolé ou opposé à École de la forme, introduit une distinction artificielle : les caractéristiques de l’environnement extérieur s’analysent très rarement sans boussole. Un pic montagneux n’a pas la même signification suivant la direction dans laquelle il se situe par rapport à un bâtiment, c’est tout aussi vrai pour une chaîne de montagnes ou un cours d’eau.

Feng shui des huit aspirations

Dans les livres à destination du grand public on trouve fréquemment ce qu’on appelle les huit aspirations (nord = carrière, sud = renommée, …). Pourtant ces notions très vulgarisées ne relèvent pas du feng shui traditionnel qui s’articule principalement autour du San he et du San yuan. Elles relèvent plutôt de l’astrologie chinoise sans en être vraiment et ne peuvent être plaquées sur l’environnement ou un lieu de manière aussi systématique qu’on pourrait le penser en lisant ces ouvrages.

Les maîtres de feng shui

Le miroir aux alouettes

Pour avoir plus de poids, pour sortir de la masse des propositions commerciales, il est un terme que l’on retrouve fréquemment : le titre de « Maître ». Jouant sur une image en partie fantasmée d’accomplissement ultime, l’enseignant ainsi mis en avant, fait briller tous ses galons pour séduire un public sincèrement désireux d’apprendre auprès de la meilleure source.

Notre culture contemporaine est mal préparée à considérer un titre auréolé de prestige autant que de mystère, supposant derrière l’appellation des qualités de pratique, de maîtrise, de bienveillance et de hauteur spirituelle que le titre seul ne saurait garantir. Dans d’autres domaines plus quotidiens pourtant, le terme de maître accolé à un métier manuel a un sens que nous savons décoder et nous l’interprétons de manière correcte : nous savons qu’il signale une maîtrise technique certifiée par des pairs, d’autres professionnels du métier. Qu’il s’agisse d’un maître chocolatier ou d’un maître ferronnier nous savons situer l’expertise du bonhomme : on peut se fier à lui pour les produits ou les services qu’il offre dans son métier sans lui supposer d’autres qualités plus ou moins surnaturelles. S’il mérite le respect, c’est pour l’accomplissement d’un véritable savoir-faire, identifié, circonscrit.

Maitre de feng shui

Dans le domaine des arts traditionnels asiatiques, c’est un bon sens et un sens critique qui font défaut trop souvent et l’on voit des curieux sincères s’enthousiasmer pour tel ou tel au titre honorifique. Titre dont l’origine est souvent d’ailleurs mal connue car, en grattant sous la surface des choses, on découvre assez souvent que bien des maîtres sont autoproclamés ou qu’ils ont été adoubés par une autorité douteuse ou complaisante.

Le titre de maître joue alors auprès d’une foule innocente le rôle de miroir aux alouettes. Le titre devient la promesse tacite d’accéder à un art exceptionnel auprès d’un homme hors du commun.

Le temps de la crédulité peut être long pour certains et quelques uns ne se réveilleront jamais de ce rêve artificiel dans lequel ils ont le sentiment de tutoyer l’extra-ordinaire. Pour beaucoup, la déception ultérieure les conduira à jeter le bébé avec l’eau du bain : l’enseignement reçu n’est pas à la hauteur des prétentions initiales, l’enseignant est fait d’un bois banal, le sentiment d’avoir été leurré conduit à s’éloigner non seulement de l’individu auprès duquel on s’est dans un premier temps engagé mais à rejeter la pratique à laquelle on s’essayait. L’amertume ou le désenchantement s’installe.

Quel gâchis ! Il aurait seulement suffi que l’on examine avec pondération la proposition initiale, que l’on ne se laisse pas abuser par l’idée du maître, qu’on exerce un minimum de lucidité quant au savoir et aux réalisations de l’individu concerné. Et qu’on accepte l’idée que, dans les domaines énergétiques et spirituels en particulier, qualités personnelles et maîtrise d’une technique ne vont pas nécessairement de pair.

Il est temps d’ouvrir les yeux.

Nathalie Mourier, Almanach des énergies positives 2011, p. 144

"Tigres tapis et dragons cachés"

Dans l'ombre du rocher, un tigre est probablement tapi et la racine enroulée ressemble à un dragon qui se cache.

Yu Xin (513-581)

Tigres tapis, dragons cachés est une expression chinoise issue d’un ancien poème qui désigne les talents cachés qui se tiennent à l’écart des feux de la rampe. L’histoire chinoise abonde en personnages aux talents immenses et à la discrétion infinie.

Tigres tapis et dragons cachés

Maître : shifu et laoshi

En Chinois, il existe plusieurs termes pour s’adresser à un enseignant ou se référer à lui.

Shifu (ou sifu) est un terme couramment utilisé pour s’adresser à une personne dont on reconnaît l’expertise, et le cas échéant la fonction d’enseignant (de père ou de tuteur) qu’il assure. Les caractères utilisés varient selon que l’on salue l’habileté d’une personne dans son activité (qui peut être très ordinaire) ou qu’on s’adresse à un maître avec lequel une relation particulière s’est créée. La relation de maître à disciple, quel que soit le domaine d’activité, est souvent ritualisée et formalisée, le shifu joue alors le rôle d’un tuteur, d’un père.

Laoshi est également souvent utilisé pour s’adresser à une personne reconnue pour ses connaissances, son érudition. C’est un titre de respect et honorifique encore très utilisé de nos jours. 

Maître de feng shui

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